La célébration de la Journée internationale des monuments et des sites, le 18 avril de chaque année, est une occasion pour mettre en évidence la richesse, la diversité et l’authenticité du patrimoine culturel matériel et immatériel dont disposent les différents pays du monde islamique.
Cette journée, instituée en 1982, sur proposition du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS), qui a été approuvée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) en 1983, constitue une opportunité pour présenter au grand public la richesse et la diversité caractérisant le patrimoine mondial et les sites archéologiques dans le monde entier. Aussi, cette journée permet de mettre en avant les efforts déployés, dans le cadre de la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972), en matière de préservation de ce patrimoine et sa protection contre le vandalisme et la négligence.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que l’Organisation du Monde Islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ICESCO), accorde une grande attention à la préservation du patrimoine culturel en général, ainsi qu’à la sensibilisation à son rôle et au risque de le vandaliser durant les situations de crises. Il s’agit également du soutien apporté par l’Organisation aux pays pour les aider et leur permettre de faire connaitre, restaurer et valoriser ce patrimoine. Ces actions de l’ICESCO se sont manifestées à plusieurs reprises et ont fait l’objet de nombre de documents de référence, à savoir : l’initiative de la proclamation de 2019 Année du patrimoine dans le monde islamique et la « Déclaration islamique sur la protection du patrimoine culturel dans le monde islamique ». Lesdits documents ont tous souligné la nécessité d’intervenir immédiatement et de trouver des solutions contractuelles entre les secteurs gouvernementaux, les organisations internationales et régionales et les organismes de la société civile afin d’élaborer une feuille de route participative visant à protéger le patrimoine culturel.
En outre, l’ICESCO a adopté depuis 2019 une nouvelle stratégie reposant sur une vision plus globale et réaliste en vue de préserver le patrimoine culturel dans le monde islamique. Dès la mise en œuvre de cette stratégie, ses résultats positifs ont commencé à apparaitre clairement, ce qui nous encourage à aller de l’avant afin de réaliser plus de progrès en matière de protection des éléments du patrimoine, notamment le patrimoine culturel et civilisationnel d’Al-Qods Al-Charif, « capitale de l’Etat de Palestine », lequel patrimoine qui subit des actes de judaïsation, de pillage et de vol. Pour ce faire, l’ICESCO a fourni les moyens d’action nécessaires, notamment l’approbation de la création du Centre du patrimoine dans le monde islamique, lors de la dernière session du Conseil exécutif de l’ICESCO, tenue les 29 et 30 janvier 2020 à Abu Dhabi, et l’activation du Comité du patrimoine dans le monde islamique, l’élargissement de ses fonctions, le développement de ses mécanismes d’action ainsi que le renforcement de ses rôles, en particulier en matière d’inscription des sites patrimoniaux sur la Liste du patrimoine dans le monde islamique. Il s’agit également de la mise en place d’un Observatoire pour la protection du patrimoine afin d’identifier l’état du patrimoine dans le monde islamique et les menaces auxquelles il est exposé, et la création d’un Fonds d’appui aux projets patrimoniaux, qui permettra d’apporter le soutien nécessaire aux parties chargées du patrimoine dans les Etats membres.
En 2020, le monde célèbre cette journée dans des circonstances très exceptionnelles à cause de la pandémie de Corona, qui a obligé plus de la moitié de la population mondiale à rester chez elle, et a causé la fermeture de la plupart des sites archéologiques, monuments historiques et musées qui étaient auparavant ouverts aux visiteurs. Dans l’état d’urgence sanitaire actuel, l’ICESCO a lancé nombre d’initiatives globales visant à fournir des programmes alternatifs aux programmes présentiels, notamment, dans le domaine culturel, l’initiative « La culture à distance » qui porte sur la diffusion sur la chaîne YouTube de l’Organisation de vidéos ouvertes de formation en matière de protection du patrimoine culturel.
Dans ces conditions urgentes et dangereuses, l’ICESCO appelle les pays du monde et les organisations internationales et régionales à prendre des mesures pour réduire les répercussions négatives de la pandémie sur le secteur culturel en général et le domaine du patrimoine en particulier, à travers l’élaboration et la publication de rapports nationaux sur l’impact de l’état d’urgence sanitaire sur les sites patrimoniaux dans chaque pays. L’Organisation exhorte également ces parties à accorder davantage d’attention au patrimoine culturel matériel et immatériel pour le protéger de la négligence, à poursuivre leurs efforts, pendant et après cette crise, pour le faire connaître et le sauvegarder, et à mettre à profit les techniques d’exposition virtuelle et l’intelligence artificielle, en vue de mettre en valeur la richesse et la diversité de ce type de patrimoine, et sensibiliser le grand public à l’importance de le préserver.

Notre patrimoine ancestral est notre force pour protéger notre héritage civilisationnel, et notre union est la clé pour garantir un meilleur avenir pour l’humanité.
Restons solidaires pour surpasser cette crise épidémique.